Si on me demandait de recommander un seul livre pour l’année 2023, sans aucune hésitation, je parlerais de ce livre : Il nous restera ça de Virginie Grimaldi.
« C’est l’extérieur qui attire, mais c’est l’intérieur qui retient« . Cet adage est vrai, surtout pour ce livre. Je n’ai pas pu résister à la couverture turquoise, mais ce sont les moments de vie de Théo, Iris et Jeanne, racontés sous la plume calme et troublante de Grimaldi qui ont su me retenir.
On y va ?
Il nous restera ça : Mise en bouche
Théo, Iris et Jeanne sont trois adultes. Trois parcours simples et remplis d’accidents émotionnels.
Théo, 18 ans, s’accroche à la vie et à sa passion, la pâtisserie, malgré une enfance chaotique.
Iris, 33 ans, regarde la vie avec crainte et espoir à la fois. Elle fuit, elle court, sa valise à la main et pleine de ses traumatismes.
Jeanne, 75 ans, est arrivée à la fin de sa vie. Sa moitié n’étant plus, elle se laisse aller et n’espère plus rien. Ses jours se comptent désormais en souvenirs.
Tout était écrit, la vie avait prévu qu’ils se rencontrent, au bon moment. Et pour leur offrir un cadeau : une étincelle, pour repartir de plus belle.
Virginie Grimaldi écrit sur des thèmes sensibles
Ce qui est remarquable dans ce livre, c’est qu’avec les trois différents personnages, on explore plusieurs thèmes à la fois sensibles et pertinents.
Avec Jeanne, c’est d’abord la solitude des personnes du troisième âge. Comment faire lorsque notre compagnon de vie nous quitte subitement ? Déboussolées, sans aucun repère, plusieurs personnes âgées sombrent dans une solitude et une tristesse énorme. Le quotidien à gérer, le manque d’argent, la fragilité finissent par avoir raison d’elles.
Tout en filigrane ,Iris aborde ensuite, le sujet des relations toxiques, de la manipulation et des répercussions que cela peut avoir sur le mental. Manque de confiance, isolement, peur constante. Une fragilité qui paralyse peu à peu.
Quant à Théo, c’est l’homme du trio. Mais il vient avec une enfance difficile, un père absent, une mère alcoolique qui essaie de s’en sortir mais qui rechute. Foyers, maisons d’accueil, le manque d’un cocon familial va aussi venir fragiliser ses rêves. Il n’en a plus, ou du moins il les ignore.
Pourquoi j’aime autant ce livre ?
Virginie Grimaldi arrive à ressortir cette fragilité de ses trois personnages. Peu importe notre âge, nous sommes toujours sujet à cet état. Nos personnages pensent savoir ce dont ils ont besoin, pour Jeanne, c’est de l’argent, raison pour laquelle elle décide de louer des chambres de sa maison. Pour Iris et Théo, c’est une chambre correcte.
Au début de la colocation, ils s’ignorent et se contentent de se croiser. Mais petit à petit, les formalités prennent plus de place, les questions habituelles laissent place à des histoires qui se ressemblent et se rejoignent. Et pendant qu’ils se découvrent dans ce petit appartement et s’encouragent le lecteur continue de s’imaginer leurs vies et de leur souhaiter guérison et bonheur.
Il nous restera ça est une très belle histoire sur ces rencontres qui viennent combler des vides qu’on ignorait. C’est une lettre à l’amitié, à la vie, et aux surprises qui sonnent comme des évidences.
Rétroliens/Pings