Aujourd’hui, j’ai une pensée pour les personnages. Ceux qui sont crées de toutes pièces, ceux qui sont inspirés de personnes qui ont vécu, ceux-là mêmes qui sont nous, bien souvent.
Une fillette qui sautille dans rue, un monsieur agité, énervé même, ou cette voisine charmante, toujours bien habillée qui cache un lourd secret…
Les personnages sont en nous, autour de nous, partout. Nous les voyons, les imaginons ou les révélons. Et dans ces lignes, je m’intéresse un peu plus à comment est ce qu’ils prennent vie.
Inventer des personnages
Ne rien avoir à dire ou à raconter peut-être effrayant lorsqu’on écrit. Mas ça m’arrive, et quand c’est le cas, j’ai juste envie de dormir. Je n’ai aucune histoire à inventer. Je ne veux aller troubler aucune famille ni faire vivre le grand amour à une jeune fille qui n’a rien demandé et qui finira certainement par être déçue.
J’ai juste envie de laisser les personnages à leur routine ou à un autre auteur qui leur réserve une aventure bien plus palpitante. Au moins ce soir, aucun de ces gens que j’imagine ne viendra me hanter. Ou peut-être que c’est moi qui les traque, et qui veut absolument écrire une fin à leur parcours ou trouver un sens à leur vie irréelle.
Et pendant que j’écris ces lignes , j’imagine un monde où tous les personnages à imaginer vivraient. Non, ils ne sont pas des personnages, mais nous on les appelle ainsi.
Ce sont des êtres, qui savent ce qu’ils ont à faire. Ils vivent en attendant que quelqu’un commence à les penser dans son esprit. Il suffit juste de ça pour qu’il passe de leur monde à un nouvel univers, avec des gens qu’ils n’auraient certainement jamais rencontré.
Tout ça ferait un film intéressant, mais il faudrait une intrigue solide, et penser à plusieurs autres paramètres. Mais j’aime bien cette idée. Les personnages sont vivants.
Mes personnages se ressemblent beaucoup
Une autre refléxion sur mes personnages me conduit à ce constat.
C’est juste moi, faisant une sorte de point sur la façon dont je cohabite avec eux, la façon dont je les pense. Ont-ils un point commun ? Oui, maintenant que j’y réfléchis. Les émotions.
Les personnages avec lesquels je passe le plus de mon temps sont des gens bien, en quête d’émotions ou gérant celles qu’ils ont déjà. L’émotion, c’est ce qui ressort.
Ils se cherchent, ils poussent, ils vont au plus profond d’eux mêmes pour se trouver. Quelque part, je les envoie chercher une réponse que je ne suis moi même pas capable d’aller trouver.
Mes personnages sont un brin optimistes, tout comme leur situation. Tout n’est pas noir, même si certains sont en proie à de grandes luttes, des troubles. La lumière n’est jamais bien loin et ils savent qu’ils auront à lever la tête pour l’apercevoir.
Leur laisser la liberté, les écouter
Je materne beaucoup mes personnages. Mais je pense qu’ils sont prêts à écrire eux mêmes leurs propres histoires.
Je vais les laisser se raconter, et me raconter ce qui les fait vibrer. Ils ont des choses à me dire, après tout, je ne suis qu’un témoin. Et je ne peux rien leur imposer. Et en plus, le meilleur boulot d’écriture que je puisse faire c’est de rendre fidèlement ce que j’aurais entendu. Mais aussi ce que j’aurais vu, pendant que les mots ne s’accorent pas toujours avec les expressions du visage ou les actes.
Je vais être aux premières loges de leurs vies. Moi, spectatrice d’abord. Je veux profiter du spectacle sans vous, les connaître et ensuite partager leurs joies et peines.
Je veux qu’ils me fassent suffisamment confiance pour me livrer leurs secrets les plus inavouables. Et à mon tour, je ne les exposerais pas, je ne les jugerais pas. Mais ce sont des personnes que vous auriez pu rencontrer au coin de la rue, au boulot ou au lycée.
Ils sont comme vous, ils sont comme moi. Parce que inventés ou pas, nos personnages sont en réalité une portion de nous tout simplement. Les lecteurs vivent plusieurs vies, mais les écrivains en plus de vivre plusieurs vies, les créent aussi.
Et les font mourir aussi.
Bien évidemment.