Trouvez-vous que j’abuse si je dis que Ferlah est le roman qui m’a redonné espoir en la littérature ivoirienne ?

Oui, ce petit roman, d’à peine 100 pages me laisse toujours bluffée à chaque lecture.

Ferlah ou le dernier maillon de la chaine est donc un roman d’Anzata Ouattara. Avec le club de lecture, on a décidé de le lire et débattre sur la question centrale du livre. C’était très intéressant.

Une histoire vraie de la culture Sénoufo

WARANIENE, IVORY COAST – MAY 01: Boloye dance of the panther man in the Senufo community, Savanes district, Waraniene, Ivory Coast on May 1, 2019 in Waraniene, Ivory Coast. (Photo by Eric Lafforgue/Art in All of Us/Corbis via Getty Images)

Ferlah signifie « enlever la honte » en langue Sénoufo. Si je devais résumer Ferlah, je dirais que c’est un livre historique, qui relate une histoire vraie, et qui nous éclaire un peu plus sur le patrimoine d’un peuple Ivorien : Les Sénoufos.

C’est un livre basé sur des recherches, sans que cela ne soit lourd à parcourir et à comprendre. Il nous présente les caractéristiques du peuple Sénoufo, et ce qui fait sa force.

Dans les années 1800, le chef Pociélô, à la tête d’un village renommé et prospère se met en quête de la seule chose qui lui manque : un héritier.

Guidé par les oracles, avec son armée, ils se rend dans le village de Minata pour y trouver une épouse pour son fils.

Minata, femme leader, qui dirige le village de Minata-Dougou accepte après plusieurs réticences de lui donner son unique fille, Wassa. Elle passe ainsi une sorte d’alliance qui lui assure protection en cas d’attaque des envahisseurs. De retour au village, les choses ne se passent pas comme prévu. Wassa décède en couche, en laissant une petite fille Ferlah.

Ferlah, ou le poids de la tradition

Le retour de Maryse, une lectrice après avoir lu Ferlah.

Initiée aux rites ancestraux et occultes, Ferlah doit aussi les transmettre à sa descendance. Ces rites permettent de trouver solution à ses problèmes entre autres, et de maintenir le lien avec les ancêtres et autres esprits.

Mais elle hésite tant bien que mal, et quand vient le moment de perpétuer cette culture : un obstacle se présente, la modernité. Ces rites sont-ils encore valables ?  Quelle est encore leur place et même leur utilité en tant qu’Africains dans notre société actuelle ?

La fin de Ferlah nous laisse ainsi avec plusieurs interrogations qui méritent profonde réflexion.

C’est un beau petit livre que je vous invite à découvrir.