Oui, je sais, ce sont des choses à ne pas dire. Plus on se dit des choses négatives, et plus on s’engouffre dans une spirale négative, sans fin.

Et c’est le pire moyen de réussir à changer quelque chose qu’on aime pas. Je sais tout ça aussi.

Mais je veux me dire que je suis une mauvaise amie, pour me choquer, pour me pousser à réagir. Je ne suis pas une mauvaise personne, mais je suis une mauvaise amie. Et ça fait longtemps que ça dure.

L’amie fantôme…

Les reproches ont commencé assez tôt, en classe de 6e ou 5e. Les rares amis que j’avais commençaient à se plaindre. “Tu ne sais même pas où on vit” , “tu ne nous rends jamais visite.”

Ne me parlez même pas des grandes vacances où je disparaisais tout simplement, jusqu’à la prochaine rentrée. Fantôme Stella. 

Je n’avais le numéro que de quelques personnes, si bien que j’étais toujours surprise quand mon téléphone sonnait et que quelqu’un venait prendre de mes nouvelles. Je ne comprenais pas pourquoi. 

Pendant que j’écris, je réalise que c’est une mauvaise habitude prise à cette époque. Et elle continue de miner les quelques relations que j’ai encore.

… Présente au dernier moment

Une amie pas toujours présente

Avance rapide, les plaintes de mes amis ne se sont jamais arrêtées, certains en ont eu marre tout simplement. Je le concède, aucune relation ne devrait être à sens unique. Et au grand jamais, on ne devrait être la seule personne à faire des efforts pour que vive ce lien qu’on a avec l’autre. Mais je ne sais absolument pas comment faire. 

Faute de ne pas avoir essayé d’apprendre comment faire Stella… 

L’amitié se nourrit et se construit (notes pour moi-même, pour plus tard).

Dernièrement, un ami m’a sorti “c’est ainsi que tu es Stella, et j’ai fini par comprendre que soit je te prends comme tu es, ou notre amitié n’existe plus”. Choc.

Je suis allée voir une autre amie parce que je sentais qu’elle allait vraiment mal. J’ai vu qu’elle avait essayé de me dire bien plus, mais je n’ai jamais pu trouver de temps pour la voir. Je n’ai pas été là pour elle.

Une autre m’a dit un jour “Donc Stella, tu te pointes juste à chaque fois que je vais super mal, c’est ça ? Et toutes ces autres fois où j’ai juste envie de profiter de ta compagnie, pas pour me rassurer ou m’aider ? 

Je pensais que c’était ça l’amitié, être là dans les moments les plus difficiles, mais ici ma lecture doit être erronée.

Réaliser que je projette ma propre vision des choses aux autres, a aussi été un autre choc. Je n’ai pas toujours besoin d’être entourée, bien au contraire, être seule est vital pour moi. Et malheureusement, j’ai fini par penser que c’était le cas pour mes amis aussi.

Là où j’ai envie de rester seul, quelqu’un aura envie qu’on passe du temps ensemble, juste pour se raconter tout et n’importe quoi.

Dernièrement, un ami me boude. Il ne veut plus me sentir. Je le sais. C’est juste que plus je tarde à rectifier le tir et arranger les choses, et jamais je ne le ferai.

Je veux être une meilleure amie

J’ai parlé de ma difficulté à une autre connaissance, on aurait pu être bien plus, mais là encore je n’ai pas su être, ni faire ce qu’il fallait. Elle m’a dit qu’il ne fallait pas forcer ce genre de choses, chercher à se voir ou à passer du temps ensemble. Et que ça se faisait “naturellement”.

Si je me contentais de cette approche, je n’aurais pas d’amis. Parce que rien ne se fait naturellement avec moi, mes amitiés les plus solides sont encore là parce que l’un a essayé de composer avec moi, ou un autre a tout fait pour que le contact ne soit pas rompu. Je n’ai vraiment pas eu d’efforts à faire. Et ce n’est pas avec fierté que je le dis.

Mais peu importe l’amour qu’on porte à l’autre, je sais que chaque être humain a son point de rupture. Et je ne veux pas perdre mes amis, je ne veux pas les perdre.

Alors, j’essaie, je me montre, je sors de chez moi, je réponds aux messages. Ce que je n’arrive pas encore à faire, c’est de passer des coups de fils pour prendre des nouvelles.

Soyez donc patients, encore un peu s’il vous plaît. Je commence à faire de mon mieux.

Et je suis peut-être une mauvaise amie, mais je suis au moins une amie. Et c’est déjà un début.