Et pourquoi pas Le serpent minuscule ?

J’avoue que le titre, la couverture jaune et la photo du dalmatien à l’air idiot ont vite fait de m’intriguer. Je n’ai pas cherché à comprendre plus que ça, et je suis passée à la caisse pour régler la facture du livre Le Serpent Majuscule. Après de longues semaines de lecture, découvrez ma première rencontre avec l’écriture de Pierre Lemaitre.

Le Serpent majuscule dérange et plaît

Passage, Le serpent majuscule
Passage, Le serpent majuscule

« C’est quoi ce roman avec cette vieille dame qui tue tout le monde ? » C’est le premier commentaire de ma mère après que je lui ai demandé comment se passait sa lecture du livre Le Serpent Majuscule. Car oui, pour la petite histoire, ma mère me pique tous les livres que je ramène. Et elle les lit avant moi. Elle a donc elle aussi rencontré le style particulier de Pierre Lemaitre. 

Quelques recherches, en plus de ce que j’ai lu dans le roman me confortent dans l’idée que j’avais : Pierre Lemaitre est un maitre.

Il sait manier humour noir et enquête sérieuse. Il n’hésite pas à faire couler le sang et à faire naître des personnages surprenants. 

Ecrivain et scénariste français, il reçoit en 2013 le Prix Goncourt pour Au revoir là-haut, et un César pour l’adaptation de la même œuvre. La classe ! 

Ecrivain autodidacte, il a de nombreux romans à son actif. Le Serpent majuscule, bien qu’il soit publié en 2021 est le premier roman qu’il a écrit en 1985.

Qui est Mathilde ? Pourquoi elle tue ?

Première de couverture du livre Le serpent majuscule. Couverture jaune avec une tête de dalmatien.
Première de couverture du livre Le serpent majuscule. Couverture jaune avec une tête de dalmatien.
Crédit : Stella Attiogbe

J’ai terminé ce livre et je ne comprends toujours pas le titre. La couverture peut-être, mais le titre non. Mais ce livre me fascine tout de même. 

Il s’ouvre sur Mathilde, une seniore qui revient de de chez sa fille et son mari, après quelques jours. Elle est au volant de sa vieille voiture, elle peste. Les embouteillages l’agacent, le séjour chez sa fille l’a agacée, la chaleur l’agace. De plus, elle une course urgente qu’elle ne peut rater, cela l’agace aussi. Bref, ce n’est pas son jour. 

Mathilde est à l’heure pour sa course, elle descend de sa voiture, rencontre un homme et son chien dans leur ballade du soir. Elle les descend tous les deux. Oui, elle les tue. 

Inspecteur Réné, intelligent mais lent à la détente prend l’affaire. Il creuse, cherche des pistes, interroge. Il fait tout ça et a le temps d’aller voir un vieil oncle qui se meurt, assisté par la charmante aide soignante Tevi. 

Mais revenons à Mathilde, notre anti héroïne qui règle tout avec des balles à la gorge ou dans les parties intimes.

Oui, oui. Elle prend de l’âge, et son métier de tueuse lui échappe un peu plus chaque jour. Aujourd’hui, elle oublie de jeter l’arme utilisée, un autre jour elle laisse des traces, puis elle note le nom des prochaines victimes, bref elle n’a plus toute sa tête. Et Ludo, son chien qui n’est pas une lumière. Mais qu’est ce qu’elle est encore excellente pour faire son métier. La meilleure malgré tous les jeunes qui arrivent. Et c’est elle même qui le dit !

Un travail de maître

Finalement, ce roman est un mélange d’absurde, de polar et d’humour. On ne sait pas qui tient les rennes de toute cette histoire, mais il s’amuse sacrément bien à en faire voir de toutes les couleurs aux personnages, et surtout aux lecteurs ! 

Le Serpent Majuscule est un bon cru, un polar qui se déguste sans se presser. C’est sans aucun doute un beau massacre. 

Nombre de pages : 336