Six cent pages. Six cent pages de Violette Toussaint dans ce cimetière où elle note tout dans un registre, passe du bon temps avec ses amis, écoute ceux qui viennent pleurer sur les tombes et se souvient de sa vie, des tous les événements qui l’ont conduite jusqu’ici. Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin est une histoire qui va vous émouvoir.
Changer l’eau des fleurs, une vie qui se tisse sous nos yeux
Les pages s’ouvrent sur un cimetière bien entretenu avec de nombreux chats et des gerbes de fleurs posées sur les stèles. Violette Toussaint est gardienne de cimetière, elle semble aimer son travail. Ou peut-être que ce sont ses plantes, les personnes à qui elle offre du thé dans sa petite maison ou ce que ce lieu a fait d’elle qu’elle aime.
Et en même temps qu’on s’enfonce dans les histoires des morts et des vivants qui se séparent et se retrouvent dans ce cimetière, le joli va et vient de la vie de Violette commence.
Toute jeune, elle rencontre Philippe Toussaint qui va devenir son mari et avec qui elle aura une fille : Léonine. Sa nouvelle vie, son tout. Après avoir été ballottée de foyers d’accueil en maisons, Violette trouve enfin un ancre, tout commence à faire sens.
Ceux qui partent, ceux qui s’ajoutent et ceux qui qui restent
Sasha, Cléa, Philippe, Julien et Léonine. Sans oublier ses trois collègues du cimetière et le curé du village.
Violette a toute une vie pour apprendre une des devises de notre existence : les pertes et l’espoir qui renaît. La douleur, l’indifférence, puis le cœur qui s’ouvre à nouveau à la vie, à l’amitié, à l’amour et à soi-même.
C’est surement l’un des livres avec le plus de personnages possibles, mais on ne se perd pas entre ces nouveaux arrivants et les anciens. Car si certains sont plus proches physiquement de l’héroïne Violette, les autres sont dans les coulisses, le décor. Ils appartiennent à une autre époque, mais chacun apporte une touche particulière à sa vie.
Un mot, une histoire, un amour, une résilience, une erreur, un été, un fils, des questions et bien plus encore. Léonine est à jamais marquée par ce qui se passe autour d’elle, et ceux qu’elle rencontre, même pour une minute.
Mon avis sur Changer l’eau des fleurs
Le rythme et la tristesse de cette histoire ont su me toucher. J’ai terminé le livre et je l’ai déposé dans un coin. Je voulais que le temps passe pour être sûre de ce que je venais de lire. Une façon de me remettre de mes émotions.
Je ne sais pas comment vous parler de ce livre. C’est la vie même décrite en plus de 600 pages. Elle est bancale au début, on s’y accroche, on commence à avoir quelques certitudes, puis on a finalement une raison de vivre. Alors on commence à vivre, on donne tout jusqu’à ce que cette même vie vienne prendre tout. Et on s’écroule. On s’enfonce, on attend plus rien.
Mais le temps passe et un petit bout sort de terre, tout doucement. On lève les yeux, ensuite, on se lève de son lit, on passe la tête dehors, on regarde le ciel et le courage de se redonner une chance revient peu à peu. Avec aussi des personnes qui nous réapprennent à vivre.
L’amitié, les rires, l’espoir, l’acceptation et aussi l’amour. Ce sont des bourgeons, de nouvelles fleurs à entretenir, avec de l’eau. Changer l’eau des fleurs, une tâche simple mais qui est synonyme d’un renouveau, une façon de dire à la vie que ses coups nous donnent encore plus de soif de vivre et qu’on fera l’effort de faire le prochain geste, juste ça.
Car souvent, si tout ce qu’on peut faire c’est juste de sortir la tête par la fenêtre et respirer ou changer l’eau des fleurs, c’est plus qu’assez. C’est un signe d’espoir et c’est suffisant pour le moment.
Changer l’eau des fleurs est à la fois une très belle métaphore et une histoire bouleversante.
Je vous recommande ce livre. Merci à Valérie Perrin pour cette histoire magnifique.
Réessaie, lâche prise, crois encore, vis, et toi aussi, tu pourras à nouveau te lever et changer l’eau des fleurs.
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